fide pour les autorités  |  fideGlossaire

L’acquisition d’une langue seconde se réfère à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil par les personnes immigrées. Pour beaucoup de migrantes et de migrants, il ne s’agit pas de la deuxième langue qu’ils apprennent, mais de la langue qu’ils utiliseront dans leur nouvel environnement comme seconde langue au quotidien, en plus de leur langue première.

L’enseignement de la langue seconde se distingue de l’enseignement de la langue étrangère (par ex. d’un cours d’anglais) par la place centrale qu’occupe le lien avec la vie quotidienne. Les besoins communicatifs immédiats des apprenants dans leur quotidien font partie intégrante du cours, et inversement ce qui est appris en classe peut être utilisé directement dans la pratique.

L’enseignement des langues selon les principes de fide prend pour point de départ les besoins des apprenants et leurs ressources. Les personnes qui n’ont pas appris à lire et écrire, ou seulement de façon rudimentaire, disposent d’autres ressources pour apprendre une nouvelle langue et gérer des situations communicatives. L’enseignement des langues sur la base de scénarios tient compte des besoins des apprenants peu ou pas alphabétisés : ceux-ci peuvent développer leurs compétences communicatives en ayant recours à leurs propres ressources, sans que leurs lacunes à l’écrit n’entravent le développement de leurs capacités orales.

Le développement des compétences en lecture et d’écriture à l’âge adulte est un processus laborieux. Dans le cadre d’un cours de post-alphabétisation, l’approche fide peut renforcer les compétences en lecture et écriture au travers de tâches authentiques et en relation avec la vie quotidienne, tout en poursuivant le développement des compétences orales. Cela à condition, bien sûr, que les personnes peu ou pas alphabétisées ne se retrouvent pas dans un groupe comprenant aussi des apprenants alphabétisés.

L’approche par scénarios se prête bien aux apprenants peu scolarisés. En effet, un enseignement sur la base de scénarios offre des aides concrètes pour gérer le quotidien, se réfère à des situations authentiques et permet donc un apprentissage actif qui produit des résultats tangibles, ce qui correspond bien à ce groupe cible.

D’autre part, l’enseignement sur la base de scénarios a aussi fait ses preuves avec des groupes d’apprenants au bénéfice d’un bon bagage scolaire : en partant de situations concrètes de la vie quotidienne, le vocabulaire et la grammaire peuvent être approfondis de manière systématique, et de nombreux scénarios offrent un riche matériel de lecture, tout comme des occasions authentiques pour l’expression écrite.

L’enseignement des langues sur la base de scénarios selon les principes de fide est caractérisé par une approche actionnelle marquée et une forte orientation sur les besoins : les contenus d’apprentissage traités sont directement pertinents pour les apprenants car ils concernent leur situation actuelle et les aident à gérer la vie quotidienne en Suisse. A côté des compétences langagières communicatives, ils leur permettent aussi d’acquérir un savoir socio-culturel.

Selon le principe de la co-construction, les apprenants sont considérés comme des partenaires actifs dans le processus d’apprentissage.

Documenter les progrès accomplis représente une partie importante de l’enseignement des langues selon les principes de fide: récolter des « produits » tirés du cours (par exemple des textes modèles, ou des inventaires de vocabulaire relatif à un thème), et vérifier périodiquement les progrès constitue la base d’un processus continu d’évaluation et de planification. Etablir une documentation d’apprentissage stimule, chez les apprenants peu scolarisés, leur capacité à s’auto-évaluer, à discuter de leurs besoins d’apprentissage, et donc à devenir des partenaires actifs de la co-construction du processus d’apprentissage.

fide ne prévoit pas de forme standardisée – comme un classeur portfolio – pour cette documentation d’apprentissage. En fonction du groupe de participants, du niveau et des objectifs, elle peut en effet revêtir des formes diverses et être de dimension variable. Sous la rubrique « Ressources didactiques » sur le site internet de fide, se trouvent toutefois différents outils et modèles qui peuvent faciliter la constitution d’une documentation d’apprentissage.

L’approche actionnelle met l’accent sur la maîtrise de situations communicatives réelles. Les apprenants peuvent les exercer dans l’espace protégé du cours et se doter de ressources utiles pour les affronter (vocabulaire, structures langagières, connaissances socio-culturelles, etc.), dans l’objectif de pouvoir ensuite maîtriser ces situations de manière participative en-dehors du cours.

Grâce à l’approche actionnelle, les apprenants travaillent sur des tâches qui sont proches de la réalité et pertinentes pour eux. Ils développent non seulement leurs compétences langagières, mais également leur capacité à affronter des tâches de manière structurée, à chercher des solutions et à apprendre de manière autonome.

La particularité de l’enseignement orienté sur l’action selon les principes de fide est que les situations et les étapes des scénarios (par exemple « se présenter » ou « écrire une lettre de candidature ») ne sont pas traitées de façon isolée et générale, mais intégrées dans une suite d’actions, ou scénario (par exemple « Se présenter comme nouveau voisin » ou « Poser sa candidature pour un emploi »). Cette façon de procéder est d’une part efficace sur le plan de la psychologie d’apprentissage, et facilite d’autre part l’intégration d’informations socio-culturelles.

Il est prévu que les prestataires de cours établissent pour les apprenants, à la fin d’un cours, une attestation standardisée au niveau de la structure et du contenu. Outre les indications sur la personne, elle contient l’énumération des scénarios traités pendant le cours, le niveau général de l’apprenant (à l’oral et à l’écrit), ses éventuelles compétences spécifiques de même qu’une recommandation pour la continuation du cours.

La formatrice ou le formateur suit de près les prestations des apprenants pendant le cours et effectue régulièrement des évaluations intermédiaires. Afin de discuter de ces évaluations, un bilan de compétence a lieu à la fin du cours, de préférence à l’occasion d’un entretien individuel et sur la base de la documentation d’apprentissage de l’apprenante ou de l’apprenant.

Pour développer la capacité à l’apprentissage autonome ou à la co-construction du processus d’apprentissage (déterminante pour l’enseignement selon les principes de fide), il est important que les apprenants aient régulièrement l’occasion de réfléchir à leurs étapes d’apprentissage et d’évaluer leurs compétences.

Les scénarios modèles contiennent des indications et des feuilles pour l’auto-évaluation en fonction de critères clairs et concrets. Ces fiches peuvent servir d’exemples ou donner des idées pour le développement d’outils utiles à l’auto-évaluation dans le cadre d’autres scénarios.

Dans la banque de données des scénarios, les formateurs et les auteurs de matériel didactique trouveront différents types d’informations pour chacun des scénarios :

  • une énumération des étapes et des tâches communicatives pour chaque scénario ;
  • une énumération des aspects socio-culturels importants pour chacun des champs d’action ;
  • les descriptions des compétences opérationnelles selon les niveaux ;
  • les descripteurs des compétences langagières, qui précisent les habiletés utiles pour chaque tâche communicative.

Le Cadre européen commun de référence (CECR) définit six niveaux de compétences pour l’apprentissage des langues étrangères (A1, A2, B1, B2, C1, C2), qui sont décrits en fonction des cinq habiletés suivantes : compréhension orale, compréhension écrite, production orale en monologue et en interaction, production écrite. Le système fide se concentre sur les niveaux A1 à B1. Les objectifs d’apprentissage formulés pour les scénarios se réfèrent aux niveaux du CECR.

Dans l’enseignement, les scénarios peuvent être utilisés à différents niveaux et de différentes manières. Les descriptions des compétences opérationnelles selon les niveaux indiquent, pour chaque scénario, la façon dont les apprenants d’une langue seconde peuvent arriver à le maîtriser. Les descripteurs « Je peux… » proposent des aides à la formulation en fonction des objectifs d’apprentissage réalistes pour le niveau du groupe spécifique.

 Pour plusieurs scénarios de la vie de tous les jours, il existe des cartes photos, c’est-à-dire des séries d’images qui représentent les différentes étapes des scénarios. Sur la page recto figure une photo illustrant une action ou une situation du scénario, et sur la page verso celle-ci est décrite à l’aide d’une expression.

Dans l’enseignement, les cartes photos peuvent être utilisées à différentes fins, par exemple :

  • pour visualiser le déroulement de l’action lorsqu’on aborde un nouveau scénario ;
  • pour introduire un vocabulaire de base relatif à la situation en question ;
  • comme point de départ pour des jeux de rôle ;
  • comme outil pour passer en revue et évaluer une unité d’apprentissage en guise de conclusion.

Un champ d’action définit un contexte social, un domaine important de la vie quotidienne, et comprend un certain nombre de situations récurrentes : les scénarios. fide compte 11 champs d’action :

1. Logement
2. Enfants
3. Travail
4. Recherche d’emploi
5. Administration
6. Médias et loisirs
7. Mobilité
8. Achats
9. Poste, banque, assurances
10. Santé
11. Formation

Ces champs d’action et les scénarios types qu’ils contiennent ont été collectés et vérifiés au niveau suisse dans le cadre d’une analyse des besoins. Ils reflètent donc des domaines de vie qui ont une importance centrale dans le quotidien en Suisse.

La co-construction du processus d’apprentissage constitue une des bases fondamentales de l’enseignement des langues selon les principes de fide. La co-construction signifie que les apprenants acquièrent des connaissances linguistiques et un savoir sur la vie en Suisse, que ce soit à travers un échange avec la formatrice ou le formateur et les autres participants au cours, ou en explorant et en élaborant ensemble des contenus d’apprentissage. Ils sont des partenaires actifs et font part de leurs expériences de vie, de leurs intérêts, de leurs connaissances, de leurs opinions et de leurs valeurs. Le programme d’apprentissage est réexaminé régulièrement par l’ensemble des participants, et adapté aux besoins exprimés dans le groupe. Participer activement à la programmation du cours et travailler sur des contenus qui sont pertinents pour eux motive les apprenants et favorise le succès de l’apprentissage.

L’objectif de l’enseignement sur la base de scénarios selon les principes de fide est de donner le plus vite possible aux migrants nouvellement arrivés les capacités de se mouvoir de façon autonome dans la vie quotidienne suisse. La communication orale est dominante dans leur quotidienneté, et c’est pourquoi elle est au centre de la plupart des scénarios fide.

Il existe toutefois des situations dans lesquelles il est important de comprendre des textes écrits (par exemple de courtes communications venant de services administratifs, ou des informations destinées aux parents d’enfants scolarisés) ou d’écrire (par exemple remplir un formulaire, rédiger un bref message à l’attention de son employeur ou de l’enseignant de son enfant). Pour les scénarios dans lesquels la communication écrite est importante, cette dernière est intégrée dans l’enseignement selon les principes de fide.

Les scénarios modèles contiennent des modèles de textes pour les situations communicatives récurrentes, tant pour les dialogues (par exemple fixer un rendez-vous au téléphone) que les brèves communications écrites (par exemple annoncer par SMS la maladie de son enfant).

Par interculturalité, on entend l’interaction consciente et respectueuse entre des individus issus d’environnements différents, entre leurs représentations de valeurs et leurs particularités. La rencontre ouverte et la perception des différences et des points communs permettent la réflexion sur sa propre empreinte culturelle. De ce dialogue interculturel naît parfois, selon les circonstances, une nouvelle compréhension des choses, une « interculture ».

L’enseignement avec des groupes de participants venant d’horizons culturels très différents exige des formateurs d’avoir cette approche réfléchie par rapport aux autres vécus, par exemple pour aider les migrantes et les migrants dans l’interprétation de leur nouvel environnement. Afin de soutenir et d’accompagner de manière optimale les participants au cours dans leur processus d’apprentissage, les formateurs doivent en particulier se montrer ouverts à d’autres représentations de l’apprentissage et de l’enseignement, reconnaître et tirer parti de stratégies et de moyens d’apprentissage divers.

C’est pour ces raisons que le profil d’exigences défini pour les formatrices et les formateurs contient également des compétences interculturelles. Elles leur sont transmises dans un module spécifique afin de les préparer à cet aspect exigeant de leur activité.

Pour être capable d’agir correctement dans des situations privées ou professionnelles de la vie quotidienne, il est en général nécessaire d’avoir non seulement des compétences langagières, mais aussi des connaissances sur « comment cela fonctionne ici » ou « comment on fait cela ici », par exemple : Que dois-je faire lors d’un accident ? Qu’est-ce qui se passe si je n’arrive pas à payer une facture dans les délais ? Que dois-je faire si mon enfant ne peut pas aller à l’école ? Comment dois-je m’adresser à l’employée du contrôle des habitants ?

Puisque l’enseignement sur la base de scénarios vise à développer la compétence opérationnelle, ces connaissances socio-culturelles sont bien sûr transmises durant les cours. Elles revêtent une importance particulière dans l’enseignement aux niveaux les plus bas : grâce à ce savoir, les apprenants se sentent plus sûrs et peuvent plus facilement maîtriser des situations communicatives exigeantes malgré des ressources langagières limitées.

Les situations communicatives décrites dans la banque de données des scénarios fide couvrent un vaste spectre de la vie quotidienne en Suisse ; elles ne constituent toutefois pas un catalogue exhaustif. Dans l’enseignement des langues selon les principes de fide, les contenus des cours sont définis en fonction des groupes et de leurs besoins. Par expérience, nous savons que ces besoins se situent en grande partie dans le domaine couvert par les méthodes de français publiées ou les situations décrites dans la banque de données des scénarios. Mais il est bien sûr possible que les apprenants désirent traiter de nouvelles situations qui doivent être élaborées avec la formatrice ou le formateur.

Même dans le cas où l’enseignement se base sur du matériel didactique déjà existant, il devrait dans la mesure du possible être adapté aux intérêts et aux besoins des apprenants, ainsi qu’aux spécificités régionales, par exemple en intégrant des expériences des participants ou du matériel authentique de la région dans laquelle ils vivent.

Le « Curriculum-cadre pour l’encouragement linguistique des migrants », publié en 2009, constitue la base et le point de départ du projet fide. A la lumière de la pratique actuelle d’enseignement et des nouvelles connaissances relatives à l’acquisition formelle d’une langue seconde, des recommandations ont été émises dans le Curriculum-cadre pour améliorer l’offre de l’enseignement des langues locales. Ces recommandations concernent différents domaines tels que les objectifs de l’encouragement linguistique, l’organisation des cours, les méthodes didactiques, l’assurance qualité et la vérification des progrès.
Voir www.publicationsfederales.admin.ch, numéro d’article 420.011.F (ou téléchargement sur le site internet de fide)

Un descripteur de compétences langagières décrit de manière précise les habiletés langagières. Pour tous les scénarios contenus dans la banque de données des scénarios fide, les descripteurs des compétences langagières se réfèrent dans la mesure du possible (en tenant compte du domaine particulier de la migration) au Cadre européen commun de référence (CECR). Les descripteurs des compétences langagières sont indiqués pour les niveaux A1, A2 et B1. Ils sont complétés par des exemples pour les adapter au contexte des scénarios.

Dans le but de fournir un autre outil aux formateurs, des descripteurs « Je peux … » ont été élaborés pour les scénarios modèles. Ils décrivent des habiletés langagières en rapport avec les aspects principaux des étapes d’un scénario.

Les descripteurs « Je peux … » se basent sur les descripteurs des compétences langagières contenus dans la banque de données des scénarios ; ils sont toutefois simplifiés sur le plan linguistique de manière à pouvoir être utilisés pour formuler des objectifs dans le cours. Les niveaux figurant à côté des descripteurs « Je peux … » indiquent à partir de quel niveau du CECR les compétences langagières décrites peuvent constituer un objectif d’apprentissage raisonnable.

Pour tous les scénarios, il existe des descriptions des compétences opérationnelles pour les niveaux A1, A2 et B1. Ces textes décrivent ce que quelqu’un est capable de faire et comment, à un niveau donné, en relation avec le scénario. La formatrice ou le formateur peut lire les descriptions des compétences opérationnelles en guise de préparation, de façon à se faire une idée de ce qu’elle ou il peut attendre de ses participants à un certain niveau. Elle ou il peut aussi les utiliser pour évaluer les prestations langagières des apprenants en les comparant avec les descriptions.

Dans la vie quotidienne, les situations communicatives orales sont beaucoup plus fréquentes que celles où l’on utilise l’écrit. C’est pourquoi les habiletés orales sont au centre de l’enseignement selon les principes de fide. Il existe toutefois des situations au quotidien où écrire est important, lorsqu’il faut par exemple remplir des formulaires dans les contacts avec l’administration ou rédiger de courts messages dans la vie professionnelle.

Dans l’enseignement des langues sur la base de scénarios, les compétences écrites ne sont pas développées isolément, mais toujours dans le contexte de scénarios concrets ; l’accent est mis sur la compréhensibilité et l’adéquation de la forme. Les débutants et les personnes peu scolarisées peuvent s’appuyer sur des textes modèles en les adaptant simplement à la situation de vie réelle.

Pour les personnes allophones qui désirent s’intégrer en Suisse, l’apprentissage rapide de la langue locale est déterminant. Les démarches appliquées pendant le cours de langue devront donc permettre un apprentissage le plus rapide et le plus efficace possible. Cet apprentissage doit s’appuyer sur les expériences et les connaissances variées dont les migrants disposent déjà (orientation sur les ressources).
Par ailleurs, les recherches sur l’apprentissage des langues ont montré que la meilleure façon de développer les compétences communicatives dans une langue est de traiter des situations qui ont une importance immédiate pour les apprenants. La compréhension et le vocabulaire doivent être au centre de l’attention, tandis que la grammaire a plutôt un rôle secondaire. L’orientation sur les situations de la vie quotidienne importantes pour les apprenants constitue donc la base de l’enseignement des langues selon les principes de fide.

Les personnes allophones qui arrivent en Suisse doivent apprendre rapidement à s’orienter dans leur nouvel environnement et à gérer de fréquentes situations de contact dans leur vie quotidienne. Il est donc utile, pour des apprenants de la langue française encore débutants, de connaître le déroulement prévisible de certaines situations – par exemple pour s’annoncer dans leur commune de domicile ou ouvrir un compte de chèque postal.

L’enseignement aux débutants selon les principes de fide part justement de cette prémisse : les apprenants sont confrontés à des situations de contact qui sont immédiatement pertinentes pour eux, et se préparent à les affronter avec un nombre de mots restreint et avec l’aide de stratégies de communication non verbale. Peu à peu, ils apprennent à gérer ces situations de façon toujours plus autonome et avec toujours plus d’aisance linguistique.

L’enseignement différencié offre la possibilité de travailler de manière fructueuse avec des groupes hétérogènes, c’est-à-dire en faisant travailler les apprenants seuls ou en petits groupes :

  • sur la même tâche, mais avec des attentes et objectifs différents ;
  • sur le même thème, avec des points forts différents ;
  • sur des tâches différentes.

L’enseignement différencié pose des exigences élevées aux formateurs (planification, préparation de tâches différentes, etc.), mais est indispensable au moins pour une partie des cours si l’on veut favoriser au mieux l’apprentissage de chacun/e. Gérer des niveaux différents est plus simple si les apprenants ont un bagage scolaire et des objectifs d’apprentissage similaires. C’est pourquoi il faudrait pouvoir en tenir compte lors du placement dans un cours.

L’enseignement sur la base de scénarios vise l’acquisition de compétences opérationnelles pour la vie quotidienne. Les situations quotidiennes et les déroulements actionnels (scénarios) constituent le point de départ et de référence pour le processus d’apprentissage : on débute en général en prenant connaissance de la situation et du déroulement actionnel prévu. Cela permet aux apprenants d’une part l’acquisition de connaissances sur cet extrait particulier de la vie quotidienne suisse, d’autre part l’évaluation de leurs compétences langagières et de leurs besoins d’apprentissage. Il est possible sur cette base de définir des objectifs d’apprentissage concrets, adaptés au niveau des apprenants et pertinents pour eux, et de planifier le processus d’apprentissage. La maîtrise de situations communicatives concrètes permet également aux participants de vérifier eux-mêmes leurs progrès.

Les scénarios peuvent en principe être traités à des niveaux différents : dans le cas de connaissances linguistiques encore limitées, les migrants peuvent acquérir une compétence actionnelle grâce à des stratégies de compensation. A un niveau plus avancé, on pourra leur poser des exigences plus élevées quant à la qualité de la langue, tout en les faisant travailler sur les mêmes scénarios.

L’enseignement des langues selon les principes de fide vise en premier lieu à donner aux migrants les moyens linguistiques d’affronter le plus vite possible des situations récurrentes de leur vie quotidienne. Il est clair qu’ils commettront encore des erreurs. Celles-ci doivent être corrigées seulement si elles sont susceptibles d’entraîner des difficultés de compréhension. La méthode la plus efficace est de faire identifier et corriger les erreurs par les apprenants eux-mêmes.

Des recherches scientifiques ont montré que l’exactitude linguistique ne peut être développée qu’à partir d’un niveau de langue avancé. Si l’on met trop l’accent sur une expression orale correcte au début de l’apprentissage, les apprenants risquent de se sentir peu sûrs d’eux-mêmes, d’avoir peur de s’exprimer ou de développer des stratégies d’évitement.

Les scénarios représentent en général une suite d’actions, constituée donc de plusieurs étapes : le scénario « Renouveler son permis de séjour » contient les étapes « Comprendre l’avis de fin de validité du permis», « Demander le renouvellement du permis », « Aller chercher son permis».

Les étapes d’un scénario peuvent contenir plusieurs tâches communicatives. Les étapes de scénario « Renouveler son permis de séjour » comprennent par exemple celles de remplir un formulaire de demande et de remettre le formulaire avec les documents nécessaires au guichet du service compétent.
Dans l’enseignement sur la base de scénarios, les étapes servent en général de points de départ pour la planification d’unités didactiques.

L’évaluation continue de l’apprentissage occupe une place importante dans l’enseignement selon les principe de fide : identifier et consigner par écrit les progrès d’apprentissage constitue la base servant au développement de l’autonomie des apprenants. En devenant plus conscients de leurs progrès, les apprenants sont en mesure de participer au pilotage du cours et d’améliorer les résultats de l’apprentissage.

Il est important de faire régulièrement le point sur les compétences acquises et les progrès réalisés : pour la formatrice ou le formateur, ces moments d’évaluation servent de base pour un ajustement ciblé des contenus d’apprentissage ; pour les apprenants, c’est l’occasion de constater leurs progrès et de réfléchir sur le processus d’apprentissage.

L’évaluation collaborative est au centre de l’enseignement des langues selon les principes de fide ; il peut s’agir d’un feedback de la part des collègues de cours après un jeu de rôles sur la base de critères établis préalablement par le groupe, ou un feedback de la part de la formatrice ou du formateur. Ces évaluations servent à fixer ensemble les points forts et les prochaines étapes de l’apprentissage.
Pour chaque scénario modèle du site internet de fide sont indiquées des occasions d’évaluation, pour lesquelles ont été développées des ressources didactiques, telles des grilles d’évaluation pour les jeux de rôles ou les tâches écrites, et des critères pour l’auto-évaluation ou un feed-back de la part du groupe. Les formateurs ont par ailleurs à disposition des outils d’évaluation applicables à tous les scénarios pour évaluer les prestations orales et écrites des apprenants.

Dans l’enseignement selon les principes de fide, le processus d’évaluation et d’auto-évaluation est renforcé par la constitution d’une documentation d’apprentissage individuelle dans laquelle les apprenants fixent les objectifs et les progrès réalisés. Ils y classent également des produits d’apprentissage comme des listes de mots, des exemples de dialogues ou d’autres textes modèles, y compris ceux qu’ils ont rédigés.

L’enseignement des langues sur la base de scénarios selon les principes de fide est orienté sur les besoins actuels des participants au cours, et non sur les catalogues d’objectifs d’apprentissage qui constituent la base des examens reconnus au plan international (comme TELC et DELF). Toutefois, les apprenants développent des compétences linguistiques orales et écrites en travaillant sur des scénarios, ce qui leur permet, au moment opportun, de passer un examen de langue externe. Il est néanmoins recommandé de les préparer à cet examen, afin qu’ils se familiarisent avec son format et son déroulement.

Les examens de langue usuels ne se réfèrent que de manière limitée à la vie quotidienne en Suisse et aux besoins communicatifs des migrantes et des migrants. De plus, ils ne sont pas adaptés pour les apprenants peu scolarisés. Le test fide met à disposition une procédure d’évaluation commune à toutes les régions linguistiques, spécialement conçue pour la réalité suisse et pour le public cible des migrantes et des migrants, tout en tenant compte des difficultés spécifiques des personnes peu scolarisées.  

Dans le cadre du projet fide, 72 vidéos ont été réalisées dans les trois langues français, allemand et italien ; on y voit des migrants de niveaux linguistiques différents communiquer dans diverses situations de contact. Des exemples de textes écrits illustrent les compétences de ces personnes dans la production écrite.

Ces exemples de référence ont été évalués et commentés par des experts, et peuvent ainsi être utilisés dans la formation continue de formateurs ou de représentants des autorités, afin de développer une conception commune des niveaux du Cadre européen commun de référence (CECR). Les vidéos peuvent également être intégrées dans le cours, par exemple pour introduire un scénario.

Afin d’aider les formateurs à préparer du matériel didactique ciblé pour leurs apprenants, des feuilles modèles peuvent être téléchargées sur le site internet de fide:

  • les feuilles « Objectifs d’apprentissage » et « Mes progrès » ;
  • les feuilles « Eléments langagiers » pour inscrire le vocabulaire et les expressions relatives à un scénario ;
  • des canevas pour les dialogues ;
  • des modèles pour de brefs textes écrits ;
  • des modèles pour les auto-évaluations, les évaluations entre pairs et les évaluations des formateurs ;
  • une feuille vierge pour d’autres documents ;
  • un modèle pour la planification de l’enseignement.

Un guide succinct illustre la manière dont les feuilles modèles peuvent être utilisées.

L’enseignement des langues aux migrants requiert des compétences élevées de la part des formatrices et des formateurs, en particulier à cause de l’hétérogénéité entre les apprenants en termes de bagage et d’objectifs d’apprentissage. Un profil spécifique a été défini dans le cadre du projet fide, et un cursus de qualification spécifique a été développée pour les formatrices et formateurs dans le domaine de l’intégration. Ce profil comprend les éléments suivants :

  • des compétences dans le travail de formation avec des adultes ;
  • des connaissances de base dans le domaine de la didactique des langues étrangères et secondes ;
  • des connaissances de base dans le domaine de la migration et de l’interculturalité ;
  • des compétences dans l’enseignement sur la base des scénarios selon les principes de fide ;

Des cours de formation et de formation continue sont organisés par différentes organisations dans toutes les régions linguistiques de Suisse.

Dans l’enseignement des langues selon les principes de fide, la grammaire n’est pas prioritaire. Au premier plan figure l’acquisition des compétences communicatives permettant aux migrants d’agir avec le plus d’autonomie possible dans les situations de la vie quotidienne. Au début, les erreurs sont bien sûr inévitables ; à un niveau plus élevé, il est possible de mettre davantage l’accent sur la précision du langage.
L’enseignement sur la base de scénarios offre d’ailleurs plusieurs possibilités de rendre les apprenants attentifs aux structures linguistiques et d’exercer celles-ci dans un contexte pertinent. Le scénario « Annoncer un accident » par exemple requiert l’utilisation des verbes au passé.

L’enseignement fondé sur les scénarios de la vie quotidienne offre par ailleurs l’avantage que des structures linguistiques récurrentes importantes, comme par exemple la forme de politesse, les pronoms ou les auxiliaires de mode, apparaissant régulièrement peuvent être répétées et exercées.

Les migrants provenant de divers pays et cultures bénéficient d’expériences personnelles et culturelles variées et constituent donc un groupe cible très hétérogène. L’enseignement sur la base de scénarios selon les principes de fide se prête en principe à tous les groupes cibles, car les objectifs et les contenus d’apprentissage sont toujours adaptés aux besoins des participants.

Les groupes cibles spécifiques comme les analphabètes, les requérants d’asile ou les jeunes adultes peuvent avoir des besoins particuliers qu’il sera plus facile de satisfaire dans des groupes séparés. Il est également conseillé de ne pas mélanger les apprenants scolarisés et peu scolarisés.

Les groupes d’apprenants sont la plupart du temps hétérogènes, tant pour ce qui est de la langue maternelle et des connaissances préliminaires du français, que des styles et des besoins d’apprentissage, etc. Afin de stimuler de la meilleure façon possible tous les apprenants, la formatrice ou le formateur peut recourir à l’enseignement différencié.

L’enseignement sur la base de scénarios selon les principes de fide répond aux besoins des groupes hétérogènes car il a pour priorité la maîtrise de situations actionnelles, qui est possible à différents niveaux linguistiques. Les apprenants peuvent travailler en partie sur des objectifs d’apprentissage individuels différents tout en suivant le même programme de base.

Les groupes où sont mélangés des apprenants scolarisés et peu scolarisés sont particulièrement exigeants, car ceux-ci amènent avec eux différents bagages d’apprentissage et ont donc besoin de modes d’enseignement différents. Les apprenants scolarisés et non scolarisés devraient pouvoir, si possible, être placés dans des groupes séparés, même s’il est alors nécessaire de renoncer à une différenciation nuancée des niveaux linguistiques.

Pour chaque scénario modèle, on trouve sur le site internet de fide des comptes-rendus tirés de la pratique, qui décrivent de manière narrative des applications didactiques possibles du scénario à des niveaux différents et dans des contextes de cours variés. Ces journaux d’enseignement ont pour but de donner des idées aux formateurs sur la façon dont ils peuvent traiter les scénarios dans leur cours, et montrent ainsi de manière exemplaire comment les ressources didactiques disponibles peuvent être utilisées.

Le projet fide n’a pas comme objectif de développer des manuels ou des méthodes pédagogiques pour l’enseignement des langues aux migrants,  mais de fournir aux formateurs des principes et du matériel pour les aider à préparer des cours adaptés aux besoins des apprenants et à leur vie quotidienne. Les formateurs peuvent utiliser des manuels d’enseignement du français déjà existants, ou se baser sur du matériel et des textes tirés de la vie quotidienne, ainsi que sur des documents qu’ils ont préparés eux-mêmes.

La décision de ne pas développer de « manuel fide » s’appuie notamment sur la conviction que le processus d’apprentissage doit être conçu et développé avec le groupe d’apprenants et en rapport direct avec leurs besoins communicatifs immédiats ; une méthode d’enseignement qui sélectionne les contenus d’apprentissage et les propose dans un ordre précis ne peut répondre que partiellement à cette exigence.
En revanche, le site internet de fide fournit de nombreux outils et suggestions pour préparer un enseignement sur la base de scénarios :

  • Des ressources didactiques ont été développées pour un certain nombre de scénarios modèles ; elles servent d’exemples et peuvent aussi, dans certains cas, être utilisées directement dans les cours.
  • Les scénarios modèles contiennent des journaux d’enseignement qui illustrent l’application didactique des scénarios dans différents contextes de cours.
  • Des aides structurelles sont à disposition pour faciliter l’apprentissage durable, par exemple des pages de couverture et des index pour les documentations d’apprentissage, et des outils pour établir sa propre biographie des langues ou répertorier ses techniques d’apprentissage.
  • Une série d’outils valables pour tous les scénarios sont à disposition pour l’évaluation des progrès.
  • Une collection de cartes photos spécifiques aux scénarios modèles peut être commandée ; celles-ci illustrent le déroulement de l’action pour un nombre de scénarios choisis.
    Il existe un guide pour la préparation de matériel, de même que des feuilles modèles à l’aide desquelles les formateurs peuvent facilement préparer eux-mêmes du matériel pour leurs cours.

Les scénarios modèles contiennent des feuilles avec des modèles de textes oraux et écrits pour les situations communicatives qui se déroulent selon un schéma prévisible, par exemple un rendez-vous chez le médecin ou l’envoi d’un SMS pour annoncer au travail qu’on est malade.

A l’aide des feuilles modèles, les formateurs peuvent créer d’autres modèles de textes adaptés à leur groupe, par exemple pour des dialogues ou de brèves communications écrites.

Le Cadre européen commun de référence CECR définit au total six niveaux de compétences pour décrire les compétences langagières: A1, A2, B1, B2, C1, C2 ; A1 étant le niveau le plus bas, et C2 le plus élevé. En général, la communication dans la vie quotidienne est assurée à partir du niveau B1 ; c’est pourquoi le projet fide n’a pris en considération que les niveaux A1 à B1.

Les scénarios fide se basent sur des actions concrètes, indispensables pour les migrants, et ils ne peuvent ni ne doivent nécessairement être associés à un niveau de compétences langagières précis. Les formateurs peuvent traiter un même scénario à différents niveaux. Pour un cours A1, ils mettront par exemple l’accent sur des stratégies de compensation et de nouveaux mots ou expressions, utiles pour une compréhension minimale dans une situation réelle de communication.

Les descriptions des compétences opérationnelles selon les niveaux, disponibles pour tous les scénarios, indiquent quelles prestations on peut attendre d’apprenants aux niveaux A1, A2 et B1. Les descriptions des compétences aident donc la formatrice ou le formateur à mettre l’accent sur les aspects adaptés à son groupe.

Dans l’enseignement sur la base de scénarios selon les principes de fide, la définition et la vérification des objectifs d’apprentissage occupent une place importante :

  • Après avoir pris connaissance du déroulement d’un scénario et avoir effectué une première auto-évaluation, le groupe définit ses objectifs d’apprentissage et les complète éventuellement avec des objectifs individuels. Pour ce faire, les apprenants utilisent la feuille standardisée «Objectifs d’apprentissage », sur laquelle sont décrits le scénario en question et ses étapes.
  • Une feuille « Mes progrès », structurée de façon analogue, peut être utilisée une fois que le travail sur un scénario est terminé. Les apprenants y inscrivent les ressources et les compétences qu’ils ont acquises durant le processus d’apprentissage.

Des exemples de feuilles « Objectifs d’apprentissage » et « Mes progrès » se trouvent à l’intérieur des scénarios modèles. Il existe des feuilles modèles pour le travail pratique durant le cours.

Les apprenants sont plus motivés et apprennent plus vite s’ils peuvent utiliser directement dans leur vie quotidienne ce qu’ils ont appris à l’école. Dans l’enseignement des langues selon les principes de fide, on encourage dès le début les apprenants à exprimer leurs besoins et à définir avec la formatrice ou le formateur les contenus et les points forts des cours. Evidemment, il n’est pas toujours possible de prendre en compte toutes les requêtes individuelles. L’orientation sur les participants et sur les besoins signifie aussi que les objectifs et les contenus doivent être négociés au sein du groupe afin de fixer des priorités communes.

Le dialogue continu entre le monde quotidien des apprenants et ce qui se passe pendant le cours est déterminant pour le succès de l’apprentissage. L’enseignement sur la base de scénarios tirés de la vie quotidienne facilite ce transfert.

Le passeport des langues est un document qui atteste les compétences orales et écrites dans les langues officielles suisses : français, allemand et italien. Il est établi par le Secrétariat fide sur mandat du Secrétariat d’Etat aux migration SEM.

Il y a plusieurs possibilités d’obtenir le passeport des langues : passer le test fide, présenter un certificat de langue reconnu, soumettre un dossier fide ou passer un examen da rumantsch.

La plupart des institutions qui offrent des cours de français ont leurs propres procédures permettant de placer les personnes intéressées dans le cours le plus adapté, de façon à ce qu’elles en retirent un profit maximum.

Il est important pour ce faire que le niveau linguistique actuel des apprenants ne soit pas l’unique critère pour le placement dans un cours. La réussite de l’apprentissage dépend tout autant d’autres facteurs, comme la scolarité, ou les objectifs et les besoins d’apprentissage qui découlent de la situation personnelle actuelle des migrants.

Dans le cas d’apprenants peu scolarisés ou de personnes qui ont acquis des connaissances linguistiques non pas dans un cours mais dans la vie quotidienne, les niveaux des compétences orales et écrites peuvent diverger fortement. Un placement dans un cours qui se base uniquement sur un test écrit se révèle donc peu adéquat.

Dans le cadre du projet fide a été développée une procédure de placement dans un cours qui permet de tenir compte d’une part des compétences orales et d’autre part du niveau de scolarisation et de l’habitude à lire et écrire des apprenants. Les outils correspondants se trouvent dans le shop et peuvent être téléchargés ou commandés.

Pour la communication au quotidien, la compréhension passe avant l’exactitude grammaticale. C’est pourquoi, dans le cadre de l’enseignement selon les principes de fide, on veillera à ce que les apprenants prononcent les mots et les phrases de façon à ce qu’ils puissent se faire comprendre, même si cela peut se révéler être une entreprise laborieuse pour certaines personnes en fonction de leur première langue.

Les scénarios contenus dans la banque de données fide prennent principalement en compte les besoins des migrants qui vivent en Suisse et y travaillent. Les requérants d’asile bénéficient dans leur vie quotidienne d’une liberté de mouvement limitée et ont donc des besoins linguistiques en partie différents.

Dans l’enseignement des langues selon les principes de fide, la formatrice ou le formateur adapte, en accord avec les apprenants, les contenus du cours au contexte actuel de vie des participants : il est donc possible de choisir des scénarios qui sont pertinents pour eux, ou d’adapter certaines étapes de scénarios à leur situation particulière. Ainsi, l’approche didactique de l’enseignement sur la base de scénarios peut être utilisée avec succès dans des cours de français pour requérants d’asile.

Les ressources réunissent tous les outils qui permettent ou facilitent la maîtrise d’une situation communicative particulière : éléments langagiers, mais aussi expériences personnelles, connaissances socio-culturelles, stratégies de communication, etc.

Sous la rubrique « Ressources didactiques », les formateurs trouveront des suggestions concrètes et des outils pour mettre en pratique l’enseignement sur la base de scénarios selon les principes de fide, par exemple :

  • des propositions et des outils pour constituer une documentation d’apprentissage (apprentissage durable) ;
  • des scénarios modèles pour lesquels ont été développés de manière exemplaire du matériel et des illustrations d’application pratique ;
  • des outils pour l’évaluation des progrès des apprenants ;
  • des feuilles modèles, grâce auxquelles la formatrice ou le formateur peut créer des documents adaptés à son groupe.

Un scénario décrit une série d’actions qui se rapportent à un objectif opérationnel précis, comme par exemple « Renouveler son permis de séjour ». Les scénarios décrivent donc des situations qui en général se déroulent de manière assez prévisible (parfois avec des variantes), dans lesquelles sont impliqués d’une part des personnes avec des rôles définis, d’autre part des moyens de communication précis (par exemple entretien téléphonique, SMS, formulaire, entretien personnel).

Pour chaque scénario, la banque de données des scénarios fide contient une description du déroulement probable de chaque étape de scénario, éventuellement avec des variantes ; les étapes de scénario sont divisées à leur tour en tâches communicatives, et pour chaque tâche communicative sont énumérés des descripteurs « Je peux … » qui spécifient les compétences langagières utiles à la maîtrise de la tâche communicative. La banque de données des scénarios contient en outre pour chaque scénario des descriptions des compétences opérationnelles qui illustrent les prestations qu’on peut attendre des apprenants aux niveaux A1, A2 et B1 dans les situations données.

Pour un certain nombre de scénarios contenus dans la banque de données des scénarios fide, des exemples de matériel et d’outils (ressources didactiques) ont été élaborés :

  • des descripteurs « Je peux … » pour aider à définir les objectifs d’apprentissage ;
  • des feuilles « Objectifs d’apprentissage » et « Mes progrès », servant à établir les objectifs d’apprentissage individuels au début du processus d’apprentissage et les objectifs atteints à la fin du travail sur un scénario ;
  • des feuilles « Eléments langagiers » pour y recueillir les mots et expressions en relation avec un scénario ;
  • une liste des occasions d’évaluation possibles à l’intérieur d’un scénario, ainsi que différents outils pour l’évaluation des compétences à l’oral et à l’écrit des apprenants.

Pour les scénarios modèles, il existe également des journaux d’enseignement qui illustrent les applications didactiques possibles d’un même scénario dans différents contextes de cours.

Les stratégies sont formées de plans ou de systèmes plus ou moins conscients qui sont mis en oeuvre par la personne pour effectuer, dans un contexte donné, des actions en tous genres, y compris linguistico-communicatives. Le CECR parle des stratégies de la planification, de l’exécution, du contrôle et de la remédiation des actions. Pour l’exécution des tâches, les stratégies font appel aux ressources de l’apprenant (ses compétences), soit à des compétences générales et b) à des compétences communicatives langagières. Si ces ressources sont peu développées, l’apprenant recourt en partie à des stratégies de compensation.

Dans les descriptions des scénarios fide, chaque scénario est subdivisé en étapes ; chaque étape de scénario comporte elle-même une ou plusieurs tâches communicatives. Les tâches communicatives sont des actions langagières qui ont un objectif bien précis, comme par exemple « Remplir un formulaire pour la prolongation de l’autorisation de séjour » ou « Saluer l’employée à la caisse et se référer à l’autorisation de séjour».

Dans la banque de données des scénarios fide, chaque tâche communicative est complétée par des informations précises telles que l’indication du moyen de communication, de l’interlocuteur, du lieu ou des ressources nécessaires.

Dans l’enseignement des langues sur la base de scénarios selon les principes de fide, les tâches communicatives constituent le point de départ pour la formulation d’objectifs d’apprentissage adaptés.

L’analyse des besoins des migrants, de même que des analyses sur les attentes de la société suisse, ont montré que les TIC jouent un rôle important dans la vie des migrants. Ce groupe cible a toutefois des connaissances très variables des TIC; nombreux sont ceux qui utilisent l’ordinateur ou le téléphone portable pour communiquer avec la famille restée dans leur pays d’origine, par exemple via Skype, mail, SMS ou MSN. Certains d’entre eux utilisent aussi internet pour rechercher des informations.

Les TIC font désormais partie intégrante de la vie privée et professionnelle, et toute personne ne sachant pas les utiliser est exclue de domaines de plus en plus nombreux. C’est pourquoi l’usage d’internet et des applications web est intégré dans plusieurs scénarios fide, en particulier pour des groupes d’apprenants peu scolarisés ou peu habitués aux nouveaux médias.

Le test fide est un test qui permet d’attester les compétences dans les langues officielles suisses : français, allemand et italien, aux niveaux A1-B1.

Les tâches du test se rapportent à des situations qu’n pourrait aussi rencontrer dans la vie de tous les jours en Suisse, par ex. comprendre une circulaire des autorités, parler avec l’enseignante de l’enfant ou remplir un formulaire.

Les compétences orales et écrites sont évaluées séparément. Les personnes qui ne savent pas lire et écrire, ou seulement très peu, peuvent aussi participer à la partie « Parler et comprendre ».
Au test fide, les résultats ne s’expriment pas par « réussi » ou « non réussi », mais les participants reçoivent un passeport des langues avec l’indication du niveau qu’ils ont atteint (A1, A2 ou B1).

Le vocabulaire est déterminant pour l’apprentissage d’une nouvelle langue, en particulier au début ; en effet, dans le besoin les apprenants peuvent maîtriser une situation communicative à l’aide de quelques mots accompagnés de gestes.

Pour les débutants, il est difficile de se concentrer en même temps sur le contenu et sur l’exactitude grammaticale. Voilà pourquoi il est préférable de leur faire apprendre le vocabulaire à l’aide de « chunks » (français : bloc, morceau), c’est-à-dire des phrases courtes ou des groupes de mots qui n’ont pas besoin d’être analysés, tels que « J’habite à Genève» ou « Excusez-moi, j’ai une question. »

Qu’est-ce qu’un scénario ? Que signifie le sigle CECR ? De brefs articles abordent et expliquent succinctement des termes et des questions importants ayant trait à fide et à l’enseignement actionnel.


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Secrétariat fide
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Je/Ve: 11–13h